Prémices de l’hiver
C’est un nuage rose amoureux d’une étoile,
Qui flotte chaque soir au fil de l’horizon,
Tandis que les plus gris, voguant en garnison
Ont déjà pris le large en hissant la grand voile…
Et j’attends chaque jour qu’enfin il se dévoile
A mon regard gourmand de tendre frondaison ;
Nous voilà désormais à la morte-saison,
Gommant tous mes espoirs de voir fleurir la toile !
Je scrute alors le ciel en quête de bonheur,
Tout est sombre ou figé dans une triste brume,
Adieu belle hirondelle et papillon flâneur !
Les matins sont frisquets, même le temps s’enrhume,
Bientôt bonhomme hiver, étrange promeneur,
Parfumera les nuits d’une note d’agrume !
Annie Poirier