Mauvaise humeur
Dans l’air humide et frais, je promène ma peine,
Celle d’avoir perdu cette complicité
Qui nous liait tous deux dans un monde ouaté,
Beaucoup plus doux encor que la plus douce penne !
Désormais l’habitude a refermé le pêne,
Je demeure blottie en mon anxiété,
Maintenant que le temps, dans sa frivolité,
Flatte d’autres minois et me sourit à peine…
Je n’oublierai jamais cette jeune épousée,
Au regard ébloui d’être plus courtisée
Que la rose en jupon qui lentement se meurt.
Quand l’avenir n’est plus qu’un éclat de bohème,
Je me dois de calmer cette mauvaise humeur,
En chassant le cafard des mots de ce poème !
Annie