Le sonnet quinzain : Hiver.

Hiver

Ce matin tout est blanc, l’horizon se prélasse,
Tarde à se velouter pour flatter mon jardin,
Figé dans la torpeur d’un frisson smaragdin,
Quand la morte-saison s’admire dans la glace !

Mon petit univers que le mystère enlace,
Dans son manteau neigeux, réalise soudain,
Que le bonhomme Hiver, armé de son gourdin,
N’est pas prêt de s’enfuir même de guerre lasse !

Un silence étonnant s’empare des bois nus,
Et l’oiseau qui grelotte a gonflé son plumage,
Tous les chants merveilleux que sont-ils devenus ?

Même le vent se tait, comme on rend un hommage ;
Adieu les fleurs des champs ! Bonjour rameaux chenus !
Tous les fils de l’espoir, fragiles et ténus,

Pleurent le souvenir des beaux jours de chaumage…

Annie

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