Réveil printanier
Ainsi qu’une hirondelle en ce printemps bien sage,
Brode sans le savoir l’or de mon horizon,
Le réveil de ma plume, au fond de sa prison,
Pousse l’inconscient vers un nouveau message.
Désormais tout est prêt pour un plus doux tissage,
Jaillissent de partout des parfums à foison,
Quand un brin de folie, en son exhalaison,
Demande à se nicher dans les plis d’un corsage !
Il suffit pour cela de cueillir au matin,
Le chant d’une fontaine et la fleur de satin
Qui, sous les pleurs d’argent, ôte enfin sa voilette.
Chaque jour est plus beau, le soleil généreux
Distribue à tout va les trésors doucereux
Du joli moi d’avril peaufinant sa toilette !
Et si le soir venu fringotte le pinson,
Je me plais à penser qu’une belle moisson
Jaillira dès demain d’un cœur de violette !
Annie