Pour Fanny, pour Julien
Joli bouton de fleur, toi miracle absolu,
L’hiver était si blanc, que ton cri de victoire,
Charma tous les flocons et tout un auditoire,
Les parents, les amis, le nuage joufflu !
La vie à la maison prit une autre tournure,
Deux yeux malicieux prédisaient l’avenir,
Bien loin d’imaginer que des mois à venir,
Nous n’étions qu’au début de la grande aventure !
Sportive dans le sang, puisque tu marchas tôt,
Tu suivis ton grand frère au pas de gymnastique ;
La poutre, le cheval et la danse artistique,
Me conduisaient sans cesse à prendre la photo !
Quant à papa bien sûr, habile bricoleur,
Tout fier des qualités de notre benjamine,
Il installa sitôt, en plus d’un trampoline,
De curieux agrès pour encor plus d’ampleur !
Ainsi coula le temps entre pommiers et roses,
L’école, les copains, maintes activités,
Comblaient ton appétit en marge des étés,
Quand Vendée et Corrèze ourlaient leurs primeroses…
Au lieu dit La Chapelle, au milieu des chevaux,
Quand toi tu jubilais sur ta noble monture,
Nous te suivions à pied, craignant la courbature,
Je n’oublierai jamais tous ces jours estivaux.
Dans un célèbre Parc, ce fut l’apothéose,
Au paradis des fous de spectacles vivants,
Après avoir testé des rôles captivants,
C’est pour le flamenco qu’eut lieu la belle osmose !
Il fallait bien qu’un jour se brise un peu le lien,
Angoulême et son art avait l’âme occitane,
Tu dansas plus encor ma petite gitane,
Ton charme fit craquer notre gentil Julien !
Un premier rendez-vous pour te conter fleurette,
Beaucoup d’autres, c’est sûr, on ne se doutait pas
Qu’on devrait rajouter un couvert aux repas,
Et que le ciel ému bénirait l’amourette !
En plein cœur du bocage, il est une maison,
Qui garde vos secrets dans un écrin de pierre,
Se montrant cependant toujours hospitalière,
Elle s’ouvre aux amis, qu’importe la saison !
Bazoges et Jallais, en passant par Mortagne,
Madère pour l’été, sont vos lieux favoris ;
On ne peut pas toujours annoncer le ciel gris,
Vous aimez tous les deux taquiner la montagne !
Si l’amour est sincère, il réclame le fruit,
Et quand l’enfant paraît tout le monde est aux anges,
Une petite Alba fait chanter les mésanges,
Tandis que le silence applaudit le doux bruit !
Et quant à toi, Julien, heureux du babillage,
Perché sur l’île aux fleurs, dès que minuit sonna,
Tu déclaras ta flamme à ta Séraphina,
En lui passant l’anneau, gage de mariage !
Tous ici réunis pour cet engagement,
Nous vous offrons nos vœux et leur flot de tendresse,
Vive ce jour sacré que le bonheur caresse,
Il a plus de valeur qu’un cœur de diamant !
Annie